Lightroom et RAW Fujifilm

Il y a quelques semaines, à la surprise générale, Thomas Heaton, un photographe de paysage que vous vous devez d’avoir dans vos abonnements YouTube, annonçait son switch de Canon vers Fuji. Pour être tout à fait honnête, ce n’est pas vraiment un switch mais plutôt un complément à son équipement Canon qu’il compte utiliser pour ses sorties légères. C’était le cas pour sa récente expédition au Népal, un périple vidéo que je vous conseille vraiment (inclus rebondissements, désillusions mais superbes images malgré tout…)

Tout naturellement, en tant qu’utilisateur de Lightroom, Thomas s’est retrouvé confronté à cette question quasi existentielle du traitement des fichiers RAW Fuji avec l’outil d’Adobe. C’est LE grand sujet de tout Fujiste. En résumé, Lightroom serait incapable de rendre correctement les images issues de la technologie atypique du capteur Fuji.

Je vous laisse regarder la vidéo de Thomas dans laquelle il teste quatre solutions : Lightroom tel qu’il l’utilise lorsqu’il développe des fichiers Canon, Lightroom en utilisant les outils d’accentuation, Capture One et finalement Lightroom avec le plugin Irident X-Transformer.

Ses conclusions rejoignent ce que l’on peut généralement lire. Capture One surpasse Lightroom pour la qualité de ses outils de développement des RAW Fujifilm (et peut-être d’ailleurs pas seulement ceux de Fujifilm). Cependant, je partage aussi complètement son analyse sur la perception des écarts par le quidam qui verra la photo soit imprimée ou pire sur son écran (a fortiori si c’est un smartphone). Personne, sauf lorsqu’on est en train de développer dans le logiciel, ne regarde les images à 300%. Personne ne prend une loupe pour regarder la qualité d’un tirage. La qualité d’une photo se joue-t-elle dans ces détails ? Si ce sont ces détails qui font la différence et font basculer une photo dans la catégorie des photos ratées, c’est certainement qu’elle était déjà bien faible en matière de sujet, de composition et de vision du photographe.

Utiliser un outil qui apporte plaisir et confort est aussi un aspect important. En ce sens je rejoins parfaitement sa conclusion. Si vous êtes prêt à partir ou repartir de zéro, Capture One est certainement ce qui se fait de mieux (actuellement). Mais si, comme moi, vous avez des milliers de photos issues d’appareils différents, des habitudes avec Lightroom, rester avec Lightroom est certainement le plus raisonnable. C’est aussi la conclusion à laquelle j’étais arrivé il y a quelques semaines lorsque j’avais sérieusement envisagé de migrer vers capture One. Ce qui est certain par contre, c’est que je vais tester le plugin Irident X-Transformer. Thomas Heaton, une fois de plus a piqué ma curiosité.

Que reste-t-il de Naples ? (1/2)

Je ne suis allé à Naples et dans sa région il y a deux ou trois ans. À mon retour, je n’avais pas montré mes images ni écrit mes impressions. Plusieurs mois sont passés et j’avais envie de me replonger dans ces photos pour les confronter à mes souvenirs. En me replongeant dans cette série, c’est aussi l’occasion d’avoir un regard plus détaché sur ces images, la sélection et le traitement que je leur avais réservé.

Je laisse souvent mes photos reposer avant de les traiter. Lorsque je reviens d’une sortie ou d’un voyage, j’ai rarement envie de me jeter sur Lightroom pour les traiter. Développer les photos n’est pas ce que je préfère. Une fois passée l’excitation de la prise de vue, la motivation me quitte et les images restent sur la carte mémoire. Lorsque je reviens d’un voyage, le phénomène est amplifié. Le grand nombre de photos m’oblige à passer par une étape de tri assez fastidieuse. Il faut ensuite traiter les dizaines de photos sélectionnées et cela peut prendre plusieurs heures. Ainsi, le temps passe et il arrive que mes photos de voyage restent dans mon catalogue Lightroom telles quelles, parfois triées et dans le meilleur des cas partiellement traitées.

Allons voir ce qu’il en est pour mes photos de Naples. J’ouvre Lightroom. Les photos sont archivées, car c’était en 2014, et non 2015 comme je le pensais (je ne conserve sur mon Mac que les photos de l’année en cours et de l’année précédente, les années antérieures sont archivées sur le NAS).

Le dossier ‘2014-08 – Naples’ contient 329 photos. Pour deux semaines de séjour, vous pensez certainement que c’est peu. Je ne suis pas un serial shooter. Même en vacances, il peut m’arriver de passer des journées sans photographier, selon l’envie. J’aime parfois profiter des lieux simplement avec mes yeux et ne pas penser photographie 24/24.

Le dossier s’ouvre sur cette photo :

La surprise est de voir qu’elle est marquée d’un drapeau. Cela voudrait dire que je les avais triées. Filtrons sur les images retenues pour évaluer mon choix. Il y a 38 images. D’emblée, j’en vois certaines qui ne méritent pas d’être dans cette sélection. En fait, je crois que je vais devoir refaire mon tri pour vérifier si mes choix sont les mêmes près de trois ans plus tard. Une nouvelle passe de tri m’a fait ajouter une quinzaine d’images. En regardant ces photos, plusieurs réflexions s’imposent sur ma façon de photographier, mais aussi de traiter mes images :

  • Il y a beaucoup trop de photos au format vertical. Ce format, peu pratique pour le web, est de moins en moins produit. Nous sommes de plus en plus formatés à voir des images horizontales. Ces photos en mode portrait me paraissent étranges. Je ne sais pas trop quoi en faire.
  • Il y a encore beaucoup trop de photos du même sujet, comme si j’avais absolument besoin d’assurer. Alors que certains sujets ne méritaient même pas un déclenchement, j’ai mitraillé 5 ou 6 images dont aucune n’a vraiment d’intérêt.
  • J’avais traité une partie de mon premier tri et je dois dire que certaines me font mal aux yeux. C’était l’époque où je découvrais les packs VSCO Film et j’en ai clairement abusé. Autourd’hui je les utilise moins et m’en sers plutôt comme source d’inspiration ou comme base pour un traitement personnalisé. Ici, tout est à reprendre.

Voici quelques exemples d’images que je n’oserais pas montrer ainsi aujourd’hui. Bon, vous n’allez pas y échapper, mais c’est juste pour l’exemple :

Il y a aussi le cas de cette photo du village de Positano, à quelques dizaines de kilomètres de Naples, sur la côte amalfitaine :

Ça pique. Ça pique, mais cette fois-ci, c’est délibéré. Avec cette vue, j’avais envie d’expérimenter un phénomène que j’appellerais le « traitement à clics ». Abonné à 500px, j’avais remarqué il y a quelques années, le goût pour les photos de paysage sur vitaminées. Les contrastes poussés, les images saturées, le curseur de netteté à 100% : voilà les ingrédients qui pouvaient faire d’une image ordinaire une image relativement populaire sur 500px. Mon expérience a pu le démontrer, c’est une de mes images qui a rencontré le plus de succès.

Ce phénomène est un peu moins vrai aujourd’hui sur 500px. D’ailleurs, le système de Pulse n’est plus mis en avant par le site, se contentant d’afficher les coeurs attribués. Les photos les plus populaires me semblent plus variées dans le style et dans la nature des traitements.

J’ai donc retraité toutes les images issues de ce nouveau tri (sans utiliser VSCO cette fois-ci) et élagué encore quelques photos pour avoir une sélection plus légère. Je vous les proposerai dans la deuxième partie, un article sur mes impressions à venir très prochainement.

Back to the 70’s avec VSCO Film

Kodak Portra 400 NC +

Peut-être par nostalgie de ma période argentique, période forcée car il n’existait pas d’autre photographie. Peut-être à cause d’Instagram, Camera+, Eyeem et les filtres iphonographiques. Peut-être parce que je vois partout des reportages de mariages aux couleurs des années 70. Peut-être parce que j’avais envie de tester de nouvelles pistes, pour rompre le cycle d’une créativité moribonde. Des prétextes pour acheter un pack VSCO Film.

C’est la récente actualité concernant VSCO qui m’a amené à regarder de plus près ces packs repérés ça et là lors de tests d’utilisateurs enthousiastes. En effet VSCO vient de sortir une nouvelle version de leur App pour iPhone : VSCO cam. Il s’agit plus exactement d’une nouvelle App. Je ne vais pas passer en revue le détail de cette App, je vous renvoie vers l’excellent icommephoto.com pour un test complet. Et puis vous pouvez l’essayer pour vous faire votre propre opinion, elle est gratuite. Je peux simplement dire qu’elle va certainement devenir mon App favorite pour faire des photos sur iPhone. Non seulement l’ergonomie et le design (un flat design réduit au minimalisme le plus extrème) sont exemplaires, mais elle propose en plus des outils de développement classiques, des versions adaptées des fameux filtres VSCO. Elle va également permettre l’accès au système de portfolio en ligne VSCO Grid qui va être lancé tout prochainement.

Fermons la parenthèse.

Les packs VSCO Film comme leur nom le laisse entendre proposent de fournir des presets pour reproduire des films argentiques. Alors que les packs 01 et 02 remettent au goût du jour des grands classiques plus ou moins récents, le pack 03 est consacré aux films instantanés. Ces packs sont disponibles pour Lightroom 4, Aperture 3 et Adobe Camera Raw 7 (CS6) – à acheter malheureusement séparément.