10 ans avec le Fuji X100

Il y a tout juste 10 ans, j’achetais mon premier Fuji X100.

Jamais un appareil photo n’aura eu autant d’influence sur ma pratique de la photographie. On affirme que ce n’est pas l’appareil qui fait le photographe, je pense cependant que l’appareil peut influencer fortement le photographe.

Lorsque Fuji a annoncé cet appareil en 2011, il avait déjà réussi à créer une forte attente. Il arrivait à un moment ou le design néo-rétro commençait à poindre, phénomène qu’il a lui-même fortement contribué à développer. Avec son viseur hybride — à ma connaissance unique — il avançait des atouts technologiques qui pouvaient séduire les puristes comme les photographes les plus geeks. Les numériques à focale fixe étaient encore peu nombreux et c’était un sacré pari pour Fuji. Un coup de poker qui a permis d’initier toute la gamme des Fuji X avec le succès inespéré que l’on connait.

Pourtant, mon histoire avec le Fuji X100 n’a pas démarré avec la lune de miel espérée. Cette première version imparfaite péchait du côté des performances. Son manque de vélocité m’a frustré bien souvent. Malgré cela, cet appareil avait un je-ne-sais-quoi de plus qui encore aujourd’hui me fait classer le X100 comme l’appareil qui m’a le plus impressionné. Dans tous les sens du terme.

Très vite, Fujifilm a su réagir et les versions qui ont suivi, le X100S et surtout le X100T ont progressivement gommé ces défauts de jeunesse. L’écoute des utilisateurs et les fréquentes mises à jour du firmware ont permis de faire progresser la gamme continuellement.

Aujourd’hui avec le X100V, je peux sans conteste affirmer que je possède l’appareil parfait, l’aboutissement d’une formidable odyssée. Qu’on ne s’y méprenne, c’est un jugement personnel et relatif. Chacun a ses propres besoins et exigences. Il convient parfaitement à mon utilisation, il est fiable, performant et tellement beau. Il ne me quitte pas. Aujourd’hui 80 % des photos que je prends le sont avec le X100V.

Je possède toujours mon X100 d’origine, je n’ai pas pu me résoudre à le vendre. Je ne collectionne pas les appareils, c’est le seul que j’ai gardé. Impossible d’oublier son premier amour photographique.

La saga X100 au fil des articles du blog

Fuji X100V : L’odyssée continue

Beaucoup d’excitation mardi soir dans la communauté des Fujistes avec la présentation au X-Summit de Londres de la cinquième génération du X100. Cet appareil, symbole du renouveau de la marque au début des années 2010 a toujours gardé une place à part dans la gamme Fuji, une sorte d’icône. A chaque itération, Fujifilm doit réaliser l’exploit de le faire évoluer sans qu’il perde son charme et surtout son âme. Je ne vais pas revenir en détail sur les nouveautés, vous les trouverez facilement sur les sites de news photo habituels. Cependant, si vous ne devez lire qu’un seul article sur le X100V c’est celui de Jonas Rask, qui fait encore très fort après sa couverture toute en images du X-Pro3 il y a quelques semaines.

Ce sont surtout les premières lignes de son article qui ont tout spécialement trouvé écho en moi. A tel point que j’aurais pu écrire exactement les mêmes mots (à la seule différence de Aarhus, ville certainement charmante mais que je ne connais pas).

I still remember that day back in 2011. That day where I went into a local photostore here in Aarhus, and impulse purchased my X100 camera. At the time I had a Canon DSLR, but the acquisition of the X100 camera changed my life. And I’m not exaggerating. From that moment on, until this very day, I have used and loved the Fujifilm X series eco-system.

J’ai déjà longuement décrit ici comment, il y a 10 ans, le X100 a changé irrémédiablement ma façon de voir la photographie. Il a transformé le photographe que j’étais, celui qui privilégiait le spectaculaire au sensible. Ce photographe, c’est celui dont la préoccupation principale était d’avoir le tout dernier Canon avec le gros zoom qui va avec (surtout s’il avait un liseré rouge) parce que ça fait des bokeh incroyables. Avec le X100, j’ai compris que la photographie, c’était quelque chose de beaucoup plus intime, que l’appareil devait devenir le prolongement de son œil, lui-même guidé par ses sensations. En me permettant d’avoir toujours sur moi un appareil qui me procurait un tel plaisir à faire des images, la transformation était inévitable.

Je me souviens encore de l’enthousiame qu’avait soulevé ce modèle à son annonce. L’écran hybride, le design néo-rétro et surtout une proposition qui n’existait pas vraiment : un compact à objectif fixe aux caractéristiques avancées. Depuis, d’autres ont suivi sa trace (Ricoh GR et Leica Q pour ne citer que les plus remarquables) mais le X100 continue de garder ce je-ne-sais-quoi que la concurrence cherche encore. Mon histoire avec le X100, débutée en 2012 n’a pourtant pas toujours été sans accroc techniquement. La première version, toute exaltante qu’elle pouvait être, était surtout bourrée d’imperfections techniques qui compliquaient souvent son utilisation, obligeant à trouver des astuces pour les contourner. Le X100S avait déjà corrigé un grand nombre de ces imperfections mais c’est réellement avec la version T que l’âge de la maturité est arrivée, pas que je franchit en 2015. A l’achat du X100T, je n’ai pas pu me séparer de mon X100 d’origine, pas pour alimenter une collection – je n’ai pas l’âme d’un collectionneur – mais simplement parce que cet appareil a une place particulière dans mon parcours photographique. Impossible de m’en séparer.

Cinq ans après, je peux raisonnablement me poser la question de ce que pourrait m’apporter un saut vers deux versions en avant (Le X100F n’étant pas passé sous mon radar GAS). Ou plutôt, quelles limites du X100T seraient seraient un motif suffisant pour aller vers le beau V. Je dirais que la performance globale de l’appareil est ce qui me gêne le plus au quotidien. Je parle du temps d’allumage et de l’autofocus. Rien de rédhibitoire mais lorsque je passe du X-T2 au X100T, la différence est relativement notable.

Au-delà de ce qui me manque sur le X100T, je dois avouer que l’ensemble des améliorations apportées sur le X100V en font tout à coup le X100 presque parfait, celui dont on peut rêver. Et ainsi, celui que l’on veut avoir. Les principales pour moi :

  • Un nouvel objectif qui offre une meilleure définition (plus spécialement dans les angles avec un travail spécifiquement adapté au capteur – l’avantage de proposer un objectif fixe). J’espère aussi un gain en rapidité d’AF pour des prises de vue sur le vif, même si le gain par rapport à mon X100T sera surtout lié au processeur et aux algorithmes.
  • un nouveau capteur qui me fait sauter deux générations et surtout passer de 16MP à 26 (crop power).
  • Un nouveau viseur hybride avec technologie OLED, plus agréable et fidèle pour profiter des nouvelles simulations de films.
  • L’écran orientable, vraiment utile pour certains cadrages acrobatiques. Je l’utilise régulièrement sur mon X-T2. J’avoue avoir craint le pire (en terme de design) avant l’annonce lorsque des rumeurs parlaient de cet écran orientable, mais l’intégration qu’ils ont réussi à obtenir est tout simplement incroyable. On ne le remarque quasiment pas.
  • De nouvelles simulations de film, car c’est surtout pour la qualité des JPEG et la beauté des couleurs de simulation de film que l’on aime les Fuji. J’utilise Classic Chrome sur un grand nombre de mes photos et je sens que le Classic Neg (au vu des images faites sur le X-Pro 3) va devenir mon nouveau chouchou.
  • La resistance tout temps est intéressante pour moi. J’aime photographier les jours de pluie et devoir constamment veiller à la protection de l’appareil n’est pas toujours facile.
  • Pour finir, de réelles capacités vidéo, domaine dans lequel le X100T avait pratiquement fait l’impasse.

Il y’a un autre aspect assez irrationnel qui en fait un appareil ressui, c’est son nouveau design. Oui, il y a bien un nouveau design, et je ne parle pas de nouveaux matériaux (l’utilisation de l’aluminium présente façon MacBook Pro). Je veux parler du tour du travail des designers de Fuji, d’ailleurs la partie peut-être la plus captivante de l’annonce faite à Londres. En simplifiant les lignes, en équilibrant l’emplacement des boutons, molettes et fenêtres le X100 marque ses dix avec une présentation résolument moderne. Et tout cela sans avoir trahi une once de l’âme du modele de 2012. Quel panache !

J’ai bien conscience qu’aucune de ces caractéristiques techniques ne fera de moi un meilleur photographe. Mais il y a une chose qui fonctionne chez moi : le plaisir d’avoir un bel outil, un outil que j’ai envie d’utiliser plus souvent, que j’ai envie d’emmener avec moi partout, une source de motivation et d’inspiration. Vous l’avez compris, mon X100T est à vendre, une nouvelle aventure commence. Toujours avec un X100 car si je partage l’introduction de l’article de Jonas Rask, j’en partage aussi la conclusion : si je devais emporter un seul appareil sur une île déserte, ce serait un X100.

Passage du Grand Cerf

Pendant longtemps, le passage du Grand Cerf n’a été qu’un passage. C’était simplement un lieu qui permettait de relier le bouillonnant et très tendance quartier Montorgueil à la mal-aimée rue Saint-Denis. C’était pratique, mais le lieu déserté masquait la beauté de ce passage.

Fuji ou Canon, c’est décidé !

Trois ans, c’est le temps qu’il m’aura fallu pour sauter le pas : faire la transition complète vers Fuji. En juillet 2014, je listais déjà toutes les bonnes excuses pour conserver mon Canon 5D MkII et les objectifs qui vont avec. Je suis parti plusieurs fois en voyage, jamais je n’ai pris avec moi mon 5D. C’est le Fuji X-E2 qui m’a accompagné partout dans ces escapades. Et pour le quotidien, le X100T est mon fidèle compagnon. Il me suit presque partout et produit les trois quarts de mes images.

That is the question…

That is the question…

Parfois, la lecture d'un article peut être une source de motivation incroyable. J'étais en route vers Paris ce dimanche midi pour profiter du soleil printanier. J'avais l'envie de fouler les rues avec mon appareil photo histoire de me convaincre qu'on peut faire de la photo de rue même un dimanche, de Pâques de surcroît.

J'avais également en tête le challenge photo du mois d'avril pour le site Poses Café, un tout nouveau site collaboratif que je vous invite à visiter. Le thème du mois, Seul au Monde, me semble délicat, mais je vais essayer de jouer le jeu et ne pas puiser dans mes archives (ai-je d'ailleurs des photos qui feraient l'affaire ?). Et puis, dans le RER, j'ai lu cet article tombé dans mes flux RSS ce matin : On Shooting Yourself…in Street Photography.

Au-delà de la question posée, il m'a donné une envie irrésistible de rentrer dans le vif du sujet dès mes premiers pas sur le pavé parisien, mais il est quand même intéressant de revenir un instant à la question posée par Christopher Van Velzer dans son article : est-ce que je transparais vraiment au travers des images que je prends ? Il ne s'agit pas de dire si j'ai un style qui m'est propre, mais simplement de savoir si les photos que je prends me correspondent vraiment. C'est plus une question d'authenticité que d'originalité. Tentons d'y répondre.

Si je prends des photos de rue, je crois que c'est tout simplement parce que j'aime les gens que je photographie : en général ceux qui m'attirent le sont parce que je les trouve beaux. Je ne veux pas dire que ce sont des top-modèles, non. Ils sont beaux dans le contexte dans lequel je les rencontre et c'est ce contexte, cette situation que j'essaie de faire transparaître avec la photo que je prends d'eux. Je pense par exemple à ces deux photos pour lesquelles les personnes que j'ai photographiées sont bien plus importantes que la situation. D'ailleurs, si j'en avais eu le courage, j'aurais aimé entrer en contact avec eux, discuter, leur donner une copie de la photo.

La haine

Endormie

La nature empathique que j'essaie d'avoir en photographiant a une incidence directe sur ma façon de photographier : j'ai l'impression qu'une photo de rue doit forcément être faite de façon rapprochée. Je dois être proche de mes modèles au sens propre pour exprimer cette proximité que je ressens. J'aime quand les gens remplissent le cadre et j'ai toujours eu l'impression que mes images les plus réussies étaient celles où j'avais osé approcher les gens. Le fait que c'est aussi une petite victoire sur ma réserve habituelle y est peut-être aussi pour quelque chose, mais je pense que c'est bien la mise en avant des gens qui me donne le plus de satisfaction.

Voilà en quoi j'essaie d'être moi-même quand je photographie dans la rue. Ainsi, en faisant cette analyse, tout en lisant l'article de Christopher Van Velzer, j'ai ressenti le courage et l'envie d'exprimer cela de manière claire. Car je pense qu’il pose la bonne question : c’est en mettant une part de nous-mêmes dans nos photos que l’on peut réellement progresser. L’authenticité, l’intention personnelle du photographe, transparaît toujours dans ses meilleures images. Les photos que j'ai faites dans le premier quart d'heure reflètent cet état d'esprit au moins pour la forme : j'ai photographié de façon plus rapprochée qu'habituellement. Voici ces images, les bonnes comme les ratées (une erreur de débutant m'a fait manque le focus sur certaines).

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Passé la demie-heure de photo, ce coup de fouet et l'envie se sont peu à peu effacés. C'est souvent comme cela. Je peux passer plusieurs heures dans la rue, le tout se joue souvent en un quart d'heure, un peu comme si l'énergie me quittait en une fraction de seconde. Je le sais et je n'insiste pas. Je range l'appareil et profite du reste de la promenade.

Street en stock

Alors la street, c'est fini ? Une question qu'on pourrait se poser en voyant mes dernières publications de photo. Aucune photo de rue non plus pour illustrer mes premières impressions sur le Fuji X100T. Des paysages, la mer, la nature et pas une âme qui vive. Alors, à quoi bon avoir un X100T, taillé pour la rue si je ne m'en sers pas ?

En fait, je n'ai jamais autant photographié la rue que depuis quelques semaines. Comme je l'ai déjà dit sur ce blog, les changements de matériels ne sont pas que des lubies d'enfant gâté. Ces renouvellements sont aussi la source de ma motivation. Avoir un nouvel outil me redonne l'envie de sortir pour photographier. Ce n'est pas le seul facteur de motivation, heureusement, mais ça marche à chaque fois. Je suis certain que c'est aussi votre cas. Le X100T m'a sorti de ma torpeur hivernale. Il m’a accompagné dans chacune de mes sorties en ville.

Donc j'ai beaucoup photographié. Je n'ai pratiquement pas publié. Et pour cela; il y a au moins deux raisons.

  • Laisser reposer ses photos a toujours du bon. Je me jette rarement sur mes cartes mémoires au retour d’une sortie. Les photos peuvent y rester des jours avant que je ne les regarde. J’ai aussi essayé d’appliquer ce principe aux images une fois traitées. Avant de me précipiter vers les réseaux sociaux pour les montrer, je les ai laissées sur mon disque dur. Cela m’a permis d’avoir un regard plus distancié vis-à-vis des photos et d’être plus sélectif. J’en ai éliminé certaines que j’aurais sûrement montrées, mais qui en fin de compte, ne le méritaient pas vraiment
  • Diffuser des images au fil de l’eau n’est pas très cohérent, un peu comme des photos de vacances que l’on envoie de son smartphone pour faire un coucou aux amis ou à la famille. Il m’a semblé qu’il était préférable d’attendre d’avoir vraiment quelque chose à raconter et à montrer pour en faire un ensemble plus cohérent et, je l’espère, plus intéressant à regarder.

Ces quelques semaines sans publier m’ont également permis de ne pas être trop sensible à l’effet « like ». C’est-à-dire ne pas publier juste parce qu’on est heureux ou fier d’une image que l’on vient de prendre. Bien sûr, maintenant qu’elles sont libérées, ces images vont aller rejoindre mes albums sur 500px, mais je suis moins impatient du jugement, car plus détaché de l’instant de la prise de vue.

Je vous les livre donc en vrac. En regardant ma collecte de quelques semaines, j’avoue n’avoir pas été complètement convaincu par une photo en particulier. C’est une série sans surprises, mais peu importe. J’ai pris du plaisir à faire ces images et le X100T n’y est pas totalement étranger. Il confirme totalement son statut d’outil idéal pour la photo de rue.

Terrasse d'hiver

Pain

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Abbesses

Youth

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X100T : Premières impressions

X100T : Premières impressions

Il y a un peu plus de trois ans j’ai ajouté un Fuji X100 à mon matériel photo, un achat qui allait changer ma façon de photographier. J’ai relu l’article que j’avais écrit alors sur mes premières impressions. Un article en trois actes : des agacements, des qualités et du plaisir. Trois ans après, le X100T vient le remplacer et pour cette revue des premières impressions il n’y aura plus que deux actes : des qualités et du plaisir.

Oui, finis les agacements de la première tentative de Fuji pour le lancement de la gamme X. Les mises à jour de firmware sur le X100 avaient déjà corrigé beaucoup de défauts, du moins ceux qui pouvaient l’être par logiciel. Il aura fallu attendre la seconde génération avec le X100S pour avoir un appareil accompli. Le X100T vient courroner la série avec quelques raffinements qui lui donnent la maturité du bel âge.

Au moment d’écrire cet article je me suis retrouvé un peu désamparé. Que pourrais-je dire qui ne l’a pas déjà été sur cet appareil ? Ajouter une un ènième revue des nouveautés ? Produire des images tests sous toutes les configurations pour démontrer ses performances ? Tout cela a déjà été fait et bien mieux que je ne pourrais le faire.

En réalité, j’ai plutôt envie d’être un peu plus organique, de vous parler de ressenti, de sentiments. Parce que la photo ce ne sont pas des chiffres alignés dans un tableau de caractéristiques techniques. Parce que la photo n’a pas d’autre dessein que de générer des sensations, le photographe, de chair et d’os, ne peut prétendre faire passer ses émotions avec une machine sans âme. Et justement, l’âme c’est ce que véhiculent les appareils Fuji X. Il y a avec ces appareils un attachement qui dépasse la simple performance technologique : on ne choisit pas un Fuji X seulement pour ses performances mais parce qu’il s'identifie totalement aux femmes et aux hommes qui les choisissent. Ils font partie de leur style de vie. Je ne prétends pas que ce phénomène est l’apanage de Fuji, mais Fuji a réussi à sortir des appareils qui collent avec leur époque. Lorsque le le X100 est sorti en 2011, il a tout de suite créé l’envie, tout simplement parce qu’il venait combler un désir qui existait chez les photographes, de façon totalement inconsciente, mais que Fuji avait su déceler avant tout le monde. Le désir d'un retour aux sources sans sacrifier les apports d'une technologie au sommet. Je fais partie de ces photographes, accrochés par la promesse que Fuji offrait avec le X100, et très vite conquis.

J'ai revendu tous mes appareils pour acheter le suivant cela n'a pa été le cas pour le X100. C'est dire à quel point j'ai un attachement particulier pour cet appareil : une histoire affective, un compagnon fidèle qui m'accompagne depuis plusieurs années dans ma découverte de la photographie de rue.

Mais revenons au X100T. Immédiatement, je retrouve mes marques, il est bien le petit-fils du X100. J'y retrouve aussi un peu du X-E2, en fait ce sont les qualités du X-E2 que je retrouve dans le corps du X100 : l'ergonomie enfin aux normes attendues, la réactivité, une mise au point manuelle efficace (grâce au choix de différents dispositifs d'aide), l'autonomie en hausse et plus généralement une impression d'appareil solide et fiable. Je ne parle pas de fiabilité matérielle, je parle de la confiance que l'on peut accorder à l'appareil en tant qu'outil pour photographier. Avec une réactivité et un autofocus enfin a la hauteur, je peux faire confiance au X100T pour prendre l'image telle que je le décide. Cela peut paraître anodin, mais ce n'était pas toujours le cas avec le X100 : quelques occasions manquées parce que l'appareil ne se "réveillait" pas assez vite ou bien faisait un focus aléatoire.

Le X100 manifestait sa présence envahissante autant par son look que par ses imperfections. Le X100T, lui, se fait complètement oublier. Il laisse la place au photographe et c’est bien la qualité ultime que l’on attend d’un appareil photo. Parfait.

Si je reprends la liste des griefs que je faisais au X100 (avec toutes les astuces nécessaires pour contourner ses défauts), plus aucun ne persiste. Tout ce que je n'aimais pas dans le X100 a été corrigé et amélioré dans le X100T. Alors qu'est-ce que je n'aime pas dans le X100T ? Quelques détails pour chipoter : la trappe de la batterie toute en plastique, la bague des ouvertures qui curieusement, est restée la même depuis le X100 et toujours aussi peu ergonomique (il faut réussir à mettre ces doigts au bon emplacement sur les deux ergots pour réussir à la faire tourner, pas facile) et c'est à peu près tout.

En réalité, mon seul reproche est peut-être juste le sentiment de ne pas avoir un nouvel appareil. En cela, le X100T se fait complètement oublier : il est juste l'instrument qui me sert à photographier, s'effaçant derrière la photographie. Cela ne veut pas dire pour autant que c'est un simple objet fonctionnel : je ne pourrai oublier que le X100 et maintenant le X100T m'ont apporté bien plus qu'un simple objet : le renouveau du plaisir de photographier. Pour cette raison, mon attachement à ces petits morceaux de métal et de plastique dépasse celui qu'on peut avoir pour un simple objet du quotidien. Je leur voue une véritable reconnaissance. Je les adore. Tout simplement.

J'espère ne pas trop vous décevoir avec cette revue si peu technique. Il m'accompagne depuis plusieurs semaines maintenant. Le plus simple est de montrer des images (les deux premières sont des JPG sortis du X100T avec le nouveau rendu Classic Chrome).

X100T-Chrome2

X100T-Chrome1

X100T-Port

X100T-Mur

X100T-Marches

X100T-Macro

X100T-Interdit

X100T-Icecream

X100T-Hotel

X100T-Hermione