Bruxelles en trois moments

Vendredi, 21 heures. Nous quittons l’agitation frénétique de la Gare du Nord pour embarquer dans l’atmosphère feutrée du Thalys. Deux heures plus tard, une autre atmosphère tout aussi feutrée, mais bien plus accueillante : le Poechenellekelder. Une Moinette m’invite de sa robe dorée à la première gorgée de bière.

Paris-Bruxelles est un saut de puce et pourtant, le dépaysement est là. Bruxelles, c’est un peu Londres dont les habitants seraient des Irlandais francophones. Oui, Londres, car l’architecture et l’atmosphère de la ville me paraissent semblables. Et puis, on y retrouve ce sens de l’accueil, la gentillesse et la proximité qui m’avaient tant plu en Irlande, l’avantage de la langue française en plus.

Passage du Grand Cerf

Pendant longtemps, le passage du Grand Cerf n’a été qu’un passage. C’était simplement un lieu qui permettait de relier le bouillonnant et très tendance quartier Montorgueil à la mal-aimée rue Saint-Denis. C’était pratique, mais le lieu déserté masquait la beauté de ce passage.

Magique et Magnifique

Je vois très précisément l’endroit. C’est à Santorin, sur une petite route de bitume blanc qui longe la côte Est de l’île. Le soleil écrase tout, la chaleur est agréablement agitée par le vent. La mer n’est pas très loin et pourtant nous ne la voyons pas, masquée par un buisson de végétation rachitique. Ces arbustes qui poussent sur la pierre, défiant l’idée de la possibilité d’une vie. Le ciel limpide est barré par une ligne électrique rythmée par de fin poteaux de bois, seuls signes de la présence humaine qui a préféré s’agglutiner dans les ruelles d’Oïa.

Et pourtant je n’y suis pas. Je suis dans le train de banlieue qui me mène à Gare du Nord. Terminus du train.

Il aura fallu une seconde de parfum caressant mes narines pour me retrouver aux Cyclades. Le pouvoir incroyable des odeurs, qu’on n’avait même pas remarquées alors, et qui chavirent l’esprit quand elles ressurgissent à l’improviste. Pourquoi ce parfum ? Pourquoi maintenant ? Quel est-il ? Je n’en sais vraiment rien.

J’aime simplement ce qu’il m’offre, ce voyage éphémère, magique et magnifique.

Garden Party

Pas de street photo à vous proposer en ce moment mais quelque chose de plus approprié à la période estivale : de la garden photo. Comme vous le savez peut-être, je suis un lecteur assidu du blog de Jean-Christophe Courte, urbanbike.com. Un blog dont je lis quasiment tous les articles car ils tombent souvent en plein dans le mille sur la cible de mes intérêts. Depuis deux semaines, ce sont pas moins de quatre articles (un, deux, trois, quatre) que Jean-Christophe a publié autour des jardins de la Quintinie à Versailles. Et bien que le jardinage ne soit pas ma passion il a réussi à me donner l’envie d’y faire une petite visite, un escapade photo en Bucolie…

Je ne vais pas m’étendre sur ce que sont ces jardins familiaux (certains disent encore “ouvriers”, alors que “bobos” serait parfois aussi approprié), je vous renvoie sur les excellents articles d’urbanbike. L’accès est relativement aisé, le plus simple étant de venir à pied le long de la pièce d’eau des Suisses sur le côté gauche du château, face à l’Orangerie. Une fois sur place vous vous trouverez portes closes, la zone des jardins étant ceinturée par des grillages et les portes fermées à clés.

Je commence donc à faire quelques images des alentours lorsqu’un des jardiniers co-locataires arrive avec sa brouette et, voyant mon attirail photo, nous propose gentiment de nous faire entrer. Il nous raconte la vie du jardin, le fonctionnement de l’association, les petits problèmes de collocation et surtout le gros problème de la disparition très probable du site dans les prochains mois pour un caprice monarchique des administrateurs du domaine de Versailles. Mais que font les écologistes ?! Une demi-heure de discussion passionnée plus tard, nous voilà enfermés dans le site, parcourant les allées, comparant les jardins et saluant au passage les rares occupants.

Cette sortie était aussi l’occasion de sortir mon objectif Canon EF 100mm f/2.8 Macro USM, que j’avais un peu délaissé depuis mon projet 365. La quasi totalité des images ont été faites avec ce objectif aussi bien à l’aise en macro qu’en petit télé. Evidemment, le X100 était aussi du voyage. En parcourant à nouveau les articles de Jean-Christophe Courte je me rends compte que mes images macro font pâle figure à côté des siennes. J’avoue que j’ai beaucoup de progrès à faire dans ce domaine ce qui confirme que la photo est une inépuisable source d’apprentissage.

Les jardins se répartissent autour d’une allée centrale :