Vendredi off

Un vendredi off, c’est un peu comme un de ces fameux Jeudi. Une journée que je peux entièrement consacrer à la photo et cela faisait bien longtemps. Je vais pouvoir en profiter pour tester quelques petites choses et la première de toutes ma motivation. J’ai très peu publié ces dernières semaines, que ce soit des images ou même des articles de blog. Peut être à cause de cette impression d’être arrivé au bout de quelque chose. Déjà vous dites-vous ? Oui, déjà, j’ai la faculté à épuiser assez vite mon énergie et ma motivation… Si les dernières sorties photo n’ont pas donné grand chose c’est en grande partie parce que l’inspiration créatrice (désolé pour ces gros mots) n’était plus vraiment là. Lors de mes dernières balades, mes yeux ne voyaient plus, les sujets me paraissaient tous banals et déjà vus. À quoi bon prendre en photo des passants qui marchent, des touristes assis aux terrasses. Ces images je les vois par centaines sur le web et elles ne me font rien, juste un grand vide d’émotion. Je les regarde avec le regard bovin d’une charolaise voyant passer toujours les mêmes trains au bout de sa prairie. Alors, si je ne peux plus les voir ces images, pourquoi être assez bête pour en faire moi même et les proposer au regard des autres. Bon, faute de mieux il m’arrive d’en proposer aussi, comme une ou deux dans cet article par exemple.

Je suis allé voir l’exposition de Joël Meyerowitz à la MEP et cela n’a pas vraiment arrangé mes affaires. Ce type à une vision qui transperce le réel, je veux dire par là qu’il voit les choses que le commun des mortels n’aperçoit même pas. Comment oser reprendre un appareil après ce choc et prétendre faire de la photo dans la rue (je ne parle même pas de “photo de rue”).

Et bien si justement, cela ne doit pas empêcher de continuer, d’essayer, même si c’est pour ne jamais réussir. Et cela pour plusieurs raisons.

  1. Vouloir égaler ses modèle relève d’une sacré prétention. La prétention ne peut être un moteur pour réussir, l’ambition peut-être, l’humilité encore plus sûrement.
  2. Pour devenir le photographe reconnu qu’il est aujourd’hui, Meyerowitz a passé le plus clair de son temps à photographier. Des jours entiers à arpenter les rues, certainement des dizaines de milliers de photo qui lui ont permis de bâtir son œuvre en extrayant la crème de la crème.
  3. Mais la vrai question est plutôt celle du but que l’on recherche. Est-ce mon objectif de devenir un grand photographe ? Évidemment non et même pas un professionnel ordinaire. Alors pourquoi essayer de mesurer le chemin qui me sépare de professionnels voire d’artistes ? Cela n’a aucun sens.

Ce que j’essaie de faire est à la fois plus simple et plus compliqué. Plus simple dans le but recherché car j’essaie simplement de faire des images qui me plaisent (à moi déjà), progresser et avoir la satisfaction que j’y ai mis suffisamment de coeur pour que cela se voit dans le résultat. Mais c’est aussi plus compliqué car pour arriver à un résultat à la hauteur de ses espoirs, il faut tenter, essayer, trébucher, se relever, réessayer… Une énergie à déployer qui demande de tout donner à sa passion, à commencer par son temps. Mais comme je le disais il y a quelques jours, je pratique une photo au ralenti avec une passion raisonnée. Peu de sorties, peu de photos, peu de résultat, peu de progrès : l’équation est simple. Enfin, je ne vais pas y revenir. J’ai déjà tout dit dans cet article et aussi combien cela m’allait très bien.

Quittons cette divagation philosopho-photographique pour revenir à mon vendredi off. J’ai décidé de laisser mon fidèle X100 dans le sac et tenter à nouveau de photographier des gens avec mon 5DII et le 17-40 f/4. Une configuration qui ajoute à priori de la difficulté car beaucoup moins discrète pour approcher les gens. Mais ce que je clame haut et fort depuis des mois (comme tous les photographes qui s’essayent à la rue) n’est pas totalement exact : en réalité le besoin de discrétion est un leurre pour cacher sa difficulté à approcher les gens. Car de toute façon les gens vous voient les photographier, que ce soit avec un petit compact ou un gros reflex. En ayant pris de l’assurance je m’aperçois que j’arrive maintenant à approcher les gens aussi facilement (ou aussi difficilement) que ce soit avec mon 5D ou mon X100. Je dirais même que le 5D a l’avantage de vous faire passer pour un touriste car vous l’aurez remarqué, tous les touristes à Paris ont des réflex de folie avec des zooms de pros. Cependant le X100 aura toujours un avantage côté pratique par son faible encombrement qui permet de l’avoir toujours sur soi et surtout de pouvoir le sortir sans se faire remarquer si une occasion se présente et lorsque la photo nécessite une approche discrète.

Mon test de ce vendredi off avec le réflex m’a également rappelé une dure réalité du X100 : son autofocus. Il est clair que j’ai fait quelques clichés avec le 5D que je n’aurais pas réussi avec le X100 à cause de son autofocus de compact. Déclencher à la volée avec le 5D est un vrai plaisir et permet de tenter des images dans toutes les situations. La photo du livreur par exemple aurait certainement été impossible avec le X100. Je ne renie pas mon Fuji pour autant car il m’apporte des sensations toutes différentes : c’est mon compagnon de tous les jours, celui qui me donne envie de photographier, celui qui m’a donné mes meilleures images ces derniers mois. Dire si j’attends de tester le X100s avec impatience est une évidence : j’imagine mon X100 gagner un autofocus à la hauteur de mon réflex (ou presque, je ne rêve pas non plus). Le bonheur.

Pour accompagner cet article très décousu, voici les quelques images que j’ai pu collecter. Et en plus, avec de la couleur. Car si je fais essentiellement des photos de rue en noir et blanc il arrive que la couleur soit une évidence pour certaines images. C’est le cas chaque fois que la couleur fait partie intégrante de la photo, lorsqu’elle en est le sujet. Pour toutes les autres images, le noir et blanc s’impose.

Fujifilm X100S : de belles promesses

X100SSi vous me suivez sur Twitter vous n’avez pas pu échapper à mes élans enthousiasmés qui ont suivi l’annonce du Fuji X100S. Passées ces quelques réactions à chaud, il me semblait intéressant de passer en revue ces nouveautés (ici sur dpreview) en gardant la tête froide.

Mardi confession

Je n’ai pas l’habitude de raconter ma vie sur ce blog, il y a des sujets plus intéressants. Mais il faut bien l’accepter il est des moments où on ne peut plus cacher certains aspects de sa personnalité. Mes écrits me trahissent, je le sais et je sens dans mon dos les questions qui se posent à mon sujet. Ou plutôt au sujet de ce que je veux vous confesser. Car comme beaucoup d’autres personnes atteintes par cette singularité, en parler est comme un aveu au tribunal. Même si parmi mes juges certains sont aussi comme moi, ils n’osent se l’avouer préférant nier plutôt que de subir les foudres des accusateurs. Il faut que je me jette à l’eau. Je l’avoue, je suis…

J’ai vu !

Une balade photographique apporte toujours sont lot de surprises. Il m’arrive régulièrement qu’elle se transforme en partie de chasse dont je rentre bredouille. Un peu comme si j’étais parti avec mon appareil photo dans une main et une canne blanche dans l’autre. Aveugle. Et puis il y a des jours de grâce où tout devient évident. Les sujets sautent aux yeux, l’envie est là, les déclenchements s’enchainent. Un phénomène que Bernard Jolivalt (son blog est une mine d’or) a tenté d’analyser sur son article « 5 bonnes photos en 12 minutes ». Samedi était une de ces journées. En deux heures, j’ai vu plus de sujets qu’en un mois. Je ne dirais pas que j’ai fait le plein de bonnes photos, mais le plein de plaisir de les faire. Je peux dire que ce jour là : j’ai vu !

Mes meilleurs photos


Ma bibliothèque lightroom est pleine de bonnes photos. Des photos bien meilleures que toutes celles que vous avez pu voir dans mes galeries. Vous vous dites que je suis vaniteux, prétentieux, vantard, mythomane, hâbleur, matamore voire bonisseur ? Vous ne demandez qu’à voir ? En réalité si vous n’avez jamais vu ces photos c’est qu’il y a une bonne raison : elles sont ratées. Oui, mes meilleurs photos sont celles que j’ai ratées.

Amiens, je reviens !

Je vous dis Amiens : vous répondez Cathédrale, hortillonnages et Nord, bien que ce soit dans le département de la Somme. Vous imaginez une ville aux briques sombres endormie par le froid. Y aller pour passer une journée de congés, un de ces fameux jeudis, peut vous paraître étrange. Et pourtant.

En arrivant, direction le premier troquet pour un café réveil-matin. La patronne, la cinquantaine, les cheveux rouge feu et des lunettes improbables vous acceuille d’un « bonjour mon chéri, quech’tu veux boire » auquel on ne s’y attend pas vraiment. S’en suit un moment de convivialité que le parigot que je suis devenu – je suis vendéen en vrai – ne trouve pas à tous les coins de rue. Une discussion sur tout et rien interrompue à chaque minute par le salut des habitués qui passent. Ce premier contact me dit que j’ai bien fait d’y revenir, à Amiens. Il fait beau (plus de 20 degrés en ce début de mars), les gens sont sympathiques et je vais découvrir une ville pleine de surprises.

Plein cadre

Dernier des trois actes de ma série « J’ai photographié des gens« . Si vous m’avez suivi jusqu’ici, vous connaissez déjà mes difficultés à photographier des gens. Mes premières tentatives étaient de loin et loin d’être convaincantes. J’avais alors pris conscience de la nécessité absolue de s’engager réellement vers ses sujets ce que j’avais essayé de mettre en pratique lors de ma « Tentative de rapprochement« .

Tentative de rapprochement

Un mois s’est écoulé depuis mes premières tentatives de photographie de rue. Ou plutôt mes premières tentatives de photographie de gens. J’avais alors évoqué la principale difficulté de ce genre photographique : l’engagement. Car photographier des gens, nécessite de s’approcher physiquement pour pouvoir capter leur regard, leur expression. (j’exclue complètement l’utilisation d’une focale longue qui donne aux images un air de photo volée). Et ce rapprochement physique entraîne inévitablement un rapprochement humain, la principale source d’angoisse des gens réservés. Cette peur est inévitable : peur de déranger, peur du contact avec des inconnus, peur de devoir s’expliquer et surtout peur du potentiel conflit.

J’ai photographié des gens !

S’il y a bien un type de photo pour lequel je suis complètement nul c’est bien la photo de portrait. Plus généralement photographier des gens me paraît une chose très compliquée. Ma nature réservée y est certainement pour beaucoup mais il est aussi vrai que le résultats de mes différents essais m’ont convaincu que ce n’était pas mon truc. Même lors des réunions de famille, alors que tout le monde attend que je fasse le job étant officiellement catalogué comme le photographe de la famille, j’ai toujours une petite (et souvent grande) déception quand je vois le résultat.

Mon X100 surexpose

Pic 01

Il y a deux jours je vous parlais de ma petite escapade belge avec mon X100 et comment elle s’est terminée. Mon joujou que je prenais pour un bijou, a le caillou à genoux. Juste un mois après l’achat et seulement 800 déclenchements, le syndrome de surexposition est apparu. Un fameux syndrome qui a déjà fait le tour des forums, d’abord ici puis plus près de chez nous ou encore dans cet article.