Vaines vitrines

Un court article en forme de dialogue avec les publications du jour, celles de Valkann sur le dernier épisode de son inspirant podcast et de Yannick sur son dernier article About the internets.

I just like the Internets when it’s more like local shops and not Walmart. I like it when people craft amazing content and take pride in sharing it without just shouting it to the world on Facebook.

Je fais partie de la génération qui a grandi non seulement sans les internets, mais sans internet tout court. Je n’ai donc pas pris de plein fouet la vague des réseaux sociaux avant mon âge adulte. Cela m’a certainement permis de garder une certaine distance et un sens critique. Je sais que la vie est possible sans.

Cela ne m’a pas empêché de les adopter et de les adorer. En créant mon compte sur Twitter il y a dix ans, j’ai pu y faire des rencontres virtuelles avec des personnes avec lesquelles je continue d’échanger et qui m’ont beaucoup apporté grâce à la richesse des interactions que j’ai eues avec elles.

J’ai aussi tenté de me préserver de toute la boue d’informations et des échanges d’opinions irréconciliables qui mènent au mieux à l’énervement, au pire à l’emprise totale sur sa façon de penser. Je m’y refuse. C’était vrai sur Twitter lorsque j’y étais encore actif en sélectionnant mes abonnements, n’hésitant pas à me désabonner des comptes que j’appréciais à la moindre expression d’opinion politique ou idéologique. La trajectoire prise par le nouveau propriétaire d’X aura eu raison de mes efforts, je n’y mets plus les pieds. J’ai trouvé d’autres cieux plus cléments.

À l’inverse, j’essaie aussi de ne pas participer à ce grand déballage de la vie privée que sont parfois les réseaux sociaux. Tout comme Valkann, Instagram reste donc mon unique réseau social à usage social (je considère Mastodon plutôt comme une plateforme d’échange sur mes passions et une source de veille et d’inspiration). J’ai cessé d’y publier depuis plusieurs mois les activités de ma vie privée. Pas de photos de mes vacances et moins d’images de mes sorties dans les coffeeshops…

Avant Instagram, cela avait commencé par la suppression de mon compte Facebook il y a au moins 5 ou 6 ans pour les mêmes raisons. Je ne suis pas un influenceur ou un footballeur, les petites choses de ma vie n’ont aucun intérêt et aucune raison d’être imposées dans le flux des gens qui me suivent.

Tout comme je choisis les profils que je suis et les raisons pour lesquelles je les suis, je préfère une démarche volontaire de la part de ceux qui s’intéressent à ce que je fais. Et non à ce que je suis. Je préfère que vous veniez me lire ici ou écouter mon podcast plutôt que de subir les images de mon quotidien, un quotidien qui n’est pas le vôtre et qui ne vous intéresse certainement pas. Vous pouvez toujours me suivre sur Instagram sur mon compte personnel, vous savez maintenant ce que vous pourrez y voir et ne pas y voir. Vous pouvez surtout me suivre sur mon second compte Instagram, celui dédié à ma passion pour la photographie. Le blog, le podcast, Mastodon, Instagram sont mes seules (et ça fait déjà beaucoup) présences sur les internets.

Ils ont surtout pour but d’ouvrir une porte à l’échange, car sans ces échanges, ses fenêtres ouvertes ne seraient que de vaines vitrines.