Choisir son outil de prises de notes

Choisir son outil de prises de notes

Je viens de terminer l’écoute du dernier épisode de Relife, le podcast de Guillaume et Mat consacré en particulier aux outils de prise de notes. C’est un sujet qui me passionne depuis plusieurs années. Si j’en ai très peu parlé ici c’est plutôt parce que je ne savais pas trop par où commencer, la matière dont je dispose sur le sujet dans mon outil de prise de notes étant plus que conséquente.

La façon dont Guillaume et Mat abordent la question a déclenché cette envie d’écrire quelques mots ici. Les concepts qu’ils abordent avaient eu sur moi ce même effet de révélation lorsque j’avais lu en 2021 l’article de Anne-Laure Le Cunff How to Choose the Wright Note-taking App. À cette époque, j’étais déjà en train d’explorer les concepts de Second Brain et les outils à base de liens bidirectionnels tels que Roam Research. J’avais cependant un peu de mal à voir comment ce type d’outil pouvait coller dans mes usages et ce qu’ils apportaient réellement de plus que les outils traditionnels que j’utilisais auparavant, Evernote par exemple.

Je pensais avoir déjà franchi un cap en migrant mes informations d’Evernote vers Notion. Il me semblait à ce moment-là avoir trouvé le Graal des outils de prise de notes. La modularité et la puissance de Notion me semblaient permettre de faire le système idéal dont j’avais besoin.

Autant dire que la découverte de Roam Research avait mis un certain coup de couteau dans mes certitudes. L’article de Anne-Laure est venu tout clarifier.

Pour résumer l’article et le propos de Guillaume et Mat que je vous invite fortement à écouter pour plus de détails, on peut considérer qu’il y a trois types d’outils de prise de notes. Chacun de ces types correspond à un mode de fonctionnement du preneur de notes lui-même.

  • Les architectes. Ils adorent planifier et construire des modèles et des processus. Ils ont besoin d’un outil qui leur permet de structurer leurs idées. Notion est clairement dans cette catégorie.
  • Les jardiniers. Ils aiment explorer et connecter différents idées, pensées ou concepts entre eux. Ils ont besoin d’un outil qui leur permettra de faire grandir facilement leur réseau d’idées. Dans cette catégorie, on trouve des outils comme Roam Research, Obsidian, Logseq.
  • Les bibliothécaires. Pour, il est important de collectionner les ressources, d’en faire un catalogue. Ils ont besoin d’un outil qui leur permettra de retrouver facilement leurs idées. Evernote, Craft, OneNote sont des exemples d’outils de cette catégorie.

Avec ces concepts, on s’aperçoit clairement du type auquel on appartient. On s’aperçoit que l’on a été fortement influencé par la façon dont on a appris à prendre des notes pendant notre période scolaire.

La plupart des élèves et étudiants prennent des notes sur des cahiers ou des supports digitaux sans véritablement structurer les idées. La majorité est des bibliothécaires. Ce n’est pas par choix, c’est simplement parce qu’on ne leur a pas appris qu’il existait d’autres manières de procéder. C’est aussi mon cas.

Ce ne serait pas très grave si cela s’arrêtait avec les études, mais la plupart continuent de fonctionner dans leur vie professionnelle ou personnelle de la même manière. On accumule des notes qui finissent dans des dossiers (papier ou numérique), qu’on essaie ensuite de retrouver avec plus ou moins de succès. Je suis certain que vous aussi, vous cherchez systématiquement dans quel fichu dossier vous avez bien pu enregistrer votre document.

Il faut dire que rien ne nous aide à sortir de ce mode de fonctionnement, l’application professionnelle mise à disposition de la plupart étant OneNote de Microsoft qui est un outil de type bibliothécaire.

Si je prends cet exemple des besoins professionnels, c’est justement pour appuyer sur le fait que ce n’est pas réellement notre façon de fonctionner qui doit dicter notre choix, mais réellement l’usage. Nous avons des besoins et des types de contenu multiples qui nécessitent d’adapter l’outil au besoin.

  • Vous avez des documents que vous souhaitez stocker pour les retrouver facilement (des factures par exemple). Un outil pour bibliothécaire est idéal.
  • Vous souhaitez rassembler des notes pour en extraire des idées et produire un travail créatif. Cette fois, c’est une affaire de jardinier.
  • Vous avez un projet important à gérer qui nécessite d’organiser les informations. Un outil pour architecte est ce qu’il vous faut.

Il n’existe pas d’outils de prises de notes qui couvriront tous ces besoins. Il ne faut donc pas hésiter à multiplier les outils. Évidemment, il s’agit de ne pas se disperser, mais avoir un outil pour chacun de ces trois types d’usages pourrait être une démarche cohérente. Ce sera toujours préférable à un seul outil que l’on va essayer de tordre pour remplir tous ses usages.

Enfin, une fois ce choix d’outils effectué, il faut s’y tenir et ne pas succomber aux sirènes des nouveautés. Dans le domaine des outils de prise de notes, je crois voir passer un nouvel outil presque chaque mois. Si certains ont réellement changé la donne – je pense aux outils des jardiniers qui étaient les parents pauvres des outils de prise de notes – le panorama aujourd’hui est suffisamment vaste pour se fixer sur un choix durable.

Mes outils

Comme vous l’avez compris, j’utilise plusieurs outils selon mes types de contenus. Pour ma vie personnelle, deux outils se complètent :

  • Notion reçoit toutes les informations structurées grâce à son système de bases de données, mais également tous les documents que je souhaite conserver (factures, listes, planning de voyages, recettes, etc.). J’avais déjà décrit ici mon utilisation.
  • Obsidian est mon outil de prise de notes principal (il est venu remplacer Roam Reasearch que j’ai utilisé quelques mois il y a deux ans lorsqu’il était le new kid on the block). Je l’utilise pour centraliser mes notes de lecture, les idées que j’extrais des vidéos, livres, articles ou podcast. Il me permet de structurer mes idées. C’est avec Obsidian que j’écris cet article, car il m’a permis de rassembler toutes les idées que j’avais pu accumuler autour des outils de prise de notes.

Pour ma vie professionnelle, après avoir utilisé longtemps du papier puis OneNote, j’ai également fini par utiliser Obsidian depuis deux ans. Je l’utilise de façon assez différente de mon usage personnel. Je dirais même que je l’utilise plus comme un outil pour architecte qu’un outil de jardinier. En effet, Obsidian, avec son catalogue de plugins, permet de construire totalement un système qui colle à son mode de fonctionnement. Celui que j’ai mis en place m’a permis de trouver enfin un outil qui convient parfaitement à mon activité. Après toutes ces années, j’ai enfin trouvé le système idéal.

Il y aurait encore beaucoup à écrire sur le sujet. De nouvelles idées pour des articles qui sont déjà listées dans une base Notion et dont la matière dort dans mon Obsidian.