Lignes de fuite

Lignes de fuite

Je n’avais quasiment pas utilisé mon reflex depuis un mois, tout séduit que j’étais par mon tout nouveau X100. Et puis deux cas de force majeure ont fait ressortir mon 5D MkII de son sac. Tout d’abord une petite fête de famille où les conditions de prise de vue excluaient complètement le X100 : faible lumière, si possible pas de flash, du mouvement et un besoin de réactivité. Je n’ai pas regretté mon choix, le X100 n’est pas du tout à l’aise pour ce type de sujet. Le deuxième cas de force majeure est plus définitif : mon X100 est au SAV. Bref je redécouvre mon reflex.

C’est plutôt amusant de voir à quel point on peut perdre ses repères en quelques semaines et je dois dire que j’ai accueilli mon 5D comme l’enfant prodigue. J’ai aimé retrouver les performances que seul un reflex peut assurer, en particulier la réactivité de l’autofocus. Mais il y a aussi quelque chose de physique à utiliser un reflex tel que le 5D : son poids, sa prise en main franche et solide, les commandes qui tombent sous les doigts, la robustesse de l’ensemble. Cela procure la sensation de faire corps avec l’appareil et de s’engager littéralement dans le champ du sujet que l’on photographie. Le claquement du miroir au déclenchement donne réellement l’impression qu’il se passe quelque chose, une sorte de matérialisation physique du flux lumineux.

Je reprends donc mon fourre-tout Crumpler pour une petite ballade à Paris avec 3 objectifs Canon (je sais j’ai tendance à en prendre toujours un peu trop) : le 17-40 f4L, le 70-200 f4L-IS et mon petit bout de plastic fantastique, le 50mm f1.8 II. En réalité c’est le 70-200 qui est resté monté sur l’appareil, histoire de compenser ces quelques semaines passées avec le seul 35mm du X100.

Voici le résultat en images. Pas très inspiré, juste une trentaine de déclenchements et une confirmation : j’aime bien les lignes et plus particulièrement les fuyantes en diagonale. J’avais déjà fait ce constat lors de mon projet 365. C’est d’ailleurs une des vertus de ce type de projet : il permet de faire émerger son style et comprendre ses travers et ses points forts. Il est clair que je privilégie ce type de cadrage et je pense que je dois aussi m’en méfier pour que ça ne devienne pas caricatural. Un exemple sur cette image prise en hauteur et en plein axe des rails : j’ai penché l’appareil pour obtenir la diagonale. Si le résultat me plait bien, j’ai aussi constaté que l’image fait pencher la tête systématiquement lorsque je la regarde : un effet pas vraiment désiré.

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Une image classique, le pont de Bercy qui aurait mérité un soin plus attentif sur le centrage du cadrage.

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Retour aux lignes obliques à la Biblithèque François Mitterand, un de mes endroits préférés pour faire des photos à Paris : il y a plein de lignes partout ! Le manque de temps (un ennemi fatal en photo) ne m’a pas permis d’attendre qu’une tête entière passe dans l’objectif. Cela aurait pourtant été beaucoup plus intéressant que ce haut de crane qui n’apporte pas suffisemment à l’image.

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Un petit clin d’oeil parmi les feuilles mortes sur les marches d’un escalier :

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Un peu de couleur pour finir et peut être ma préférée du lot. En tout cas le type d’effet graphique que je recherche. J’ai essayé différents types de développement allant jusqu’au plus extrème : un virage rouge qui donnait de jolis teintes orangées. Je suis revenu à plus sage même si j’ai conservé la saturation du vert et joué avec le curseur clarté (à 100% !) :

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C’est tout pour aujourd’hui.