Nocturne
Depuis quelques semaines le livre de Lance Keimig La photographie de nuit est sur mon chevet. J’aurai l’occasion de revenir sur cet excellent ouvrage dans une revue un peu plus détaillée mais sa première qualité est sans aucun doute sa capacité à donner envie d’expérimenter. La photographie de nuit requiert quelques notions techniques avant de se lancer mais arrivé à la moitié du livre je n’y tenais plus, mon trépied me démangeait. Vous pensiez avoir eu la chance d’échapper à mes photos de neige, à peine remis des montagnes d’images immaculées qui ont envahi vos flickr. Hélas je crois que je vais en rajouter une (petite) couche.
Il fait plutôt doux, ce dimanche soir de janvier. La ville est silencieuse, les rues désertées par les voitures. Ce silence inhabituel est une expérience à la fois étrange et agréable. J’entends la neige crisser sous mes pas, les petits morceaux de glace se briser en crépitements. J’ai l’impression d’être le seul survivant de ma petite ville de banlieue encore plus endormie qu’un dimanche ordinaire.
J’ai décidé de m’équiper léger, déjà bien chargé par la triple épaisseur de vêtements chauds : mon réflex, un seul objectif (17-40 f/4), mon trépied, un déclencheur à distance. J’ai révisé mes réglages avant de sortir pour être plus à l’aise et me consacrer sur les trois éléments délicats de la photo de nuit :
- le cadrage : en atmosphère sombre il n’est pas forcément évident de voir exactement dans le viseur ou est le bord du cadre par rapport à l’image. Le live view est idéal pour contrôler le positionnement de l’appareil.
- la mise au point : forcément délicate en faible lumière. Selon le sujet on peut choisir différentes méthodes : éclairer le sujet avec une lampe, utiliser l’hyperfocale ou s’aider de l’échelle de l’objectif s’il en est doté.
- la mesure de l’exposition. Là encore le livre de Keimig m’a été fort utile car c’est de loin le plus difficile à évaluer en photographie de nuit. Grâce aux techniques qu’il propose je dois dire que cela a été un jeu d’enfant. J’y reviendrai.
Une heure plus tard, je suis de retour au chaud pour ranger mon matériel. Le traitement des images ce sera pour plus tard (presque deux semaines plus tard, mais ça c’est une autre histoire)
Toutes les images qui suivent ont été prises à f/8 – 100 ISO, les temps de pose varient entre 10 et 30 secondes.