J'ai flashé !

J'ai flashé !

Il n’y a pas de miracle pour progresser en photographie : il faut pratiquer, pratiquer et pratiquer encore. Parfois, cela n’est pas suffisant. On peut arriver aux limites de ses connaissances. Bien sûr, il y a les blogs, les livres et les conseils d’amis, mais rien ne vaut une formation en petit groupe avec un professionnel.

Il y a longtemps que j’avais envie de tenter le flash studio. Je ne parle pas de portrait posé, pour lequel je n’ai pas vraiment d’attirance, mais plutôt pour la nature morte. Il me semble que pouvoir inventer son paysage miniature sur une table et l’éclairer judicieusement offre des possibilités créatives infinies. Mais il faut bien l’avouer, devant un flash, je suis comme une poule devant un couteau (on dit ça par chez moi…). Et je ne parle pas des multiples questions que l’on peut se poser quand il s’agit de savoir quel matériel utiliser. Une vraie formation s’imposait.

Tout naturellement, c’est vers StagePhotoParis que je me suis tourné. J’y avais suivi une première formation en 2010 “Un regard photographique”. Ce stage propose de découvrir comment mettre en valeur une idée, un sujet au travers de la réalisation d’un travail homogène, une série cohérente. C’était pour moi une double découverte : beaucoup de choses apprises qui servent encore aujourd’hui, mais aussi et surtout, la découverte d’un photographe : Vittorio Bergamaschi, l’homme qui se cache derrière cette structure de formation (en marge de son activité de photographe professionnel). Ceux qui ont suivi l’actualité des sorties de livres photo ces dernières semaines auront peut-être fait le rapprochement : c’est l’auteur de “Les secrets de la photo de nuit”, aux éditions Eyrolles.

Cette fois-ci, le stage s’intitule “Studio Flash”. Vittorio prévient d’emblée, nous allons photographier des objets. La photo de portrait en studio, c’est autre chose et trois autres stages menés par deux autres photographes. Nous sommes quatre participants, deux professionnels et deux amateurs, avec des vécus et des motivations très différentes. Le studio de Vittorio est accueillant, l’ambiance est détendue et les échanges directs d’emblée. Nous commençons par une partie théorique assez courte (le matériel, les réglages, les effets des différents modeleurs, etc.), l’objectif est de pratiquer. À tour de rôle, nous allons pouvoir mettre en pratique les conseils de Vittorio selon un schéma de progression logique. Nous commençons avec une seule source de lumière (une boîte à lumière). On se familiarise avec les réglages de l’appareil, de la puissance du flash, des effets de sa position. L’objectif est de bien prendre en main les différents types de rendus.

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Nous ajoutons une deuxième source, pour mieux comprendre comment équilibrer – ou déséquilibrer – les éclairages. J’apprécie particulièrement les effets de lumière en contre-jour. Je m’amuse avec les épines du cactus :

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À partir de cette image, je tente quelques extravagances avec Photoshop (et Pixelmator qui me permet de faire plus simplement des manipulations que je ne maîtrise pas dans Photoshop) :

Cactus

Arrive ensuite la question délicate de la gestion du fond : comment l’éclairer, comment gérer la distance entre le sujet et le fond ? Ce sont des lys qui vont faire la pose pour cet exercice. Nettement moins inspiré par ces fleurs, je ne suis pas vraiment satisfait du résultat. J’étais venu avec mon Canon 100mm macro f/2.8, mais je n’en ai pas vraiment tiré avantage.

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Nous finissons par quelques essais de high-key, la partie la plus valorisante, car elle permet de donner des rendus intéressants relativement rapidement et facilement.

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Pour le low-key, pas d’exercice pratique, nous avons été très bavards et 23h30 approchent. En réalité, j’ai quand même une image low-key, un ratage d’exposition que j’ai bien fait de conserver. À ce titre, je rejoins totalement Vittorio qui nous conseille de ne jamais rien supprimer sur l’appareil, on peut découvrir des images intéressantes et de nouvelles idées une fois sur l’ordinateur.

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Conclusion

En lisant ces quelques lignes, avec le descriptif de ce cours, vous vous dites certainement qu’il n’a rien d’original. Vous pouvez à coup sûr trouver les mêmes programmes dans pas mal de stages. Je suis d’accord, mais c’est oublier que faire un stage photo, c’est tout d’abord la rencontre avec un formateur, un photographe professionnel. C’est tout ce qui va différencier un stage d’un autre, a fortiori un stage d’une formation sur le web ou un livre. Le cours que j’ai suivi prend toute sa valeur par la qualité pédagogique de Vittorio et les échanges que l’on a pu avoir en marge des exercices. Pendant toute la soirée, Vittorio nous a montré des exemples de son travail, soit sur de superbes tirages A3, soit directement à l’écran sous Lightroom. Pour chacune de ses images, il livre sa méthode, ses trucs pour réaliser tel ou tel effet. C’est réellement un plus et ce qui fait la qualité de cette formation. Ici, on n’est pas dans le schéma d’un formateur omniscient où le professionnel garde jalousement ses secrets et son savoir. Au contraire, tout se partage, on peut poser toutes les questions et l’on apprend autant par ces échanges que par le programme du cours. Du coup, vous savez maintenant avec qui faire votre prochain stage photo.

J’ai réellement pris goût à cette discipline, toute nouvelle pour moi. Au retour de la formation, j’avais plein d’idées en tête de sujets et une envie de me lancer. Je vais quand même patienter quelque temps, histoire de ne pas trop m’emballer, de voir comment m’organiser pour trouver une petite place pour pratiquer et cumuler quelques piécettes si je décide d’investir (dans cette config, sur les conseils de Vittorio bien entendu). Bref, une formation, c’est comme ouvrir une porte sur un monde que l’on ne soupçonnait pas, le début d’une nouvelle aventure.