La rue

La rue

Depuis quelques mois, mes photos de rue se font de plus en plus rares. Évidemment, le manque de temps en ce moment pourrait être une excuse facile… vous avez certainement remarqué que le blog est en semi-sommeil alors que ma newsletter est quant à elle complètement dans le coma. Non, ce n’est pas seulement cela, j’ai même eu l’occasion cet été d’aller arpenter Paris toutes les semaines avec mon appareil. J’aurais dû vous abreuver de photos de personnes prises sur le vif. Mais je n’ai pas réussi. Photographier des gens, s’approcher suffisamment, oser entrer dans leur périmètre de proximité m’est à nouveau impossible. Ce que j’ai pu faire lorsque j’ai commencé à photographier dans la rue il y a quelques années, animé par l’excitation de la nouveauté, semble plus difficile maintenant. Comme si je réalisais enfin à quel point la photographie de rue est un acte intime, un acte qui signifie d’entrer réellement en contact presque physique avec ses modèles. La prise de conscience de cet engagement nécessaire a complètement inhibé mes élans.

Mais ce n’est pas grave, la photographie de rue est une vaste discipline. Même si les puristes vous diront qu’une “street photo” doit systématiquement être humaniste, je ne suis pas de cet avis. Il me semble que la photographie de rue est un témoignage de la vie urbaine, sous tous ces aspects, et ce témoignage ne nécessite pas obligatoirement d’y inclure des personnes.

Ainsi, mon courage en bandoulière, j’ai dû me tourner vers d’autres sujets plus faciles. Les images qui suivent en témoignent : des motifs graphiques, des morceaux de personnes, des jeux de profondeur de champ. Et puis, de temps en temps, une sécrétion hormonale dont j’ignore tous les mécanismes doit se produire quelque part dans mon cerveau, me donnant l’envie et la poigne pour photographier des gens. Cet instant qui dure quelques secondes comble mon plaisir de photographier et surtout, me donne l’envie d’y revenir.

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