Magique et Magnifique
Je vois très précisément l’endroit. C’est à Santorin, sur une petite route de bitume blanc qui longe la côte Est de l’île. Le soleil écrase tout, la chaleur est agréablement agitée par le vent. La mer n’est pas très loin et pourtant nous ne la voyons pas, masquée par un buisson de végétation rachitique. Ces arbustes qui poussent sur la pierre, défiant l’idée de la possibilité d’une vie. Le ciel limpide est barré par une ligne électrique rythmée par de fin poteaux de bois, seuls signes de la présence humaine qui a préféré s’agglutiner dans les ruelles d’Oïa.
Et pourtant je n’y suis pas. Je suis dans le train de banlieue qui me mène à Gare du Nord. Terminus du train.
Il aura fallu une seconde de parfum caressant mes narines pour me retrouver aux Cyclades. Le pouvoir incroyable des odeurs, qu’on n’avait même pas remarquées alors, et qui chavirent l’esprit quand elles ressurgissent à l’improviste. Pourquoi ce parfum ? Pourquoi maintenant ? Quel est-il ? Je n’en sais vraiment rien.
J’aime simplement ce qu’il m’offre, ce voyage éphémère, magique et magnifique.