Mes premières pellicules (ou presque)

Mes premières pellicules (ou presque)

Cet article commence avec un titre en contre vérité ; j’ai commencé à photographier à l’ère de l’argentique. Et c’est aussi à cause de ses contraintes que j’ai arrêté de le faire pendant des années. Le coût des pellicules et du développement (même s’ils n’étaient pas dans les proportions stratosphériques actuelles), l’attente, les tirages en petit format avec des qualités aléatoires, la nécessité de refaire tirer les photos préférées : tout cela a fini par m’éloigner de la photographie. J’y suis revenu peu avant l’arrivée du numérique et très vite j’ai franchi le pas définitivement. J’ai conservé mon EOS 50e mais il n’a pas vu beaucoup de films en trente ans.

Et puis une nouvelle génération de photographes, bien plus jeunes que moi, ont redécouvert le film. C’est devenu à la mode. Pour le rendu du film mais aussi par l’attrait pour les appareils plus ou moins anciens, l’impression de redécouvrit le médium et de pouvoir faire des choses nouvelles.

Ce retour est arrivé avec les excès que l’on peut voir dans toute extase médiatique pour une nouveauté qui n’en est pas une. Le prix des pellicules et des appareils est monté en flèche au-delà de la raison.

Il y a trois ans, j’ai moi-même été touché, faible que je suis. Il faut avouer que les photos de mes amis twittos et instagrameurs avaient de l’allure. Je retrouvais un ‘look’ que j’avais moi-même oublié. Il fallait que je tente le come-back. J’ai donc cherché un petit point-and-shoot pour compléter mes Fuji, un petit appareil que je pourrais avoir partout et pas trop cher. Je suis allé au bout de la hype en m’équipant d’un Olympus Mju II, un appareil à l’origine pour photographier tatie Josette dans les mariages mais qui est devenu une sorte d’objet du culte argentique depuis. Autant dire que le critère prix modéré n’a pas été rempli. Faiblesse quand tu nous tiens !

Bref, je me promène depuis deux ans avec mon Mju. Et je l’oublie souvent. En deux ans, deux pellicules. Deux pellicules qui ont traîné des mois sur mon bureau et que je viens de faire développer et scanner. Voici quelques échantillons de différents endroits que j’ai pu visiter depuis deux ans, la côte vendéenne, Stockholm, Paris, et les lieux de mon quotidien.

Kodak Ultramax 400

Je ne sais pas si c’est l’âge de la pellicule ou le rendu naturel mais ces photos m’ont surpris. Le rendu est tellement un cliché du rendu argentique qu’on les croirait sorties d’un preset Lightroom un peu trop poussé. En traitement numérique je n’aurais jamais osé aller aussi loin avec l’exposition, la saturation, le grain. J’aurais eu l’impression de faire une imitation un peu grotesque. Je ne sais pas si j’aime vraiment, cela dépend des images. Par exemple, la photo de La Rochelle est clairement too much pour moi. Par contre, les îles suédoises sont magnifiques. J’ai encore du stock, à suivre donc pour un avis définitif.

Kodak Portra 160

Ici encore, le rendu est quand même bien typé, mais plus subtil. Les verts sont magnifiques, la saturation des couleurs à la juste intensité et le grain discret. Mon appareil est chargé en Portra 400, j’attends avec impatience la comparaison.