Plus rapide avec le Fuji X100

Plus rapide avec le Fuji X100
X100 manuel 150

S’il y a un reproche que l’on peut faire au Fuji X100 c’est bien son manque de réactivité, la faute à un firmware mal boutiqué que Fujifilm serait bien inspiré de reprendre à zéro. Certains s’en donnent à coeur joie sur ce sujet, comme cette suite d’articles où l’acharnement systématique, gratuit et souvent infondé est au service du sensationnalisme (ça fait toujours de l’audimat de critiquer un succès). De mon côté j’ai plutôt parlé d’agacements lors de mes premiers tests et une bonne partie de ces agacements peuvent être levés par quelques astuces d’utilisation. J’ai essayé de réunir ici tout ce que j’ai pu trouver ici et là pour rendre le X100 plus réactif et encore plus agréable à utiliser.

La première chose est de s’assurer d’avoir toujours la dernière version de firmware. Cela peut paraître évident mais c’est toujours bon de le rappeler. Une nouvelle version ne peut qu’améliorer les performances, vu d’où on part ! La dernière version disponible à ce jour est la version 1.11., Fujifilm indique qu’elle apporte des gains de performances sur l’autofocus ce que je n’ai pas pu vérifier par rapport à la précédente, mon X100 ayant été livré directement en 1.11.

Utilisez la carte mémoire la plus rapide possible. Pour ma part j’ai suivi les conseils de DPreview.com et donc opté pour une Sandisk Extreme Pro UHS-I 8Go

Il est également important de formater la carte, des utilisateurs se plaignant de temps de démarrage et d’enregistrement très longs ont retrouvé une réactivité correcte après un simple reformatage. Il ne faut donc pas hésiter à reformater régulièrement la carte, après chaque vidage par exemple.

Activez l’affichage des images après la prise de vue via l’option “Image” du menu Configuration. Assez curieusement cela diminue sensiblement les temps d’enregistrements des photos. Le site DPreview a mesuré ces temps pour deux types de cartes lors son test du X100 :

X100 recording time
Copyright Dpreview.com

Ces mesures montrent que pour du RAW, en cumulant carte rapide et affichage des images on passe de 7,5 sec (carte “lente” sans affichage des images) à 2,2 sec (carte “rapide” avec affichage des images, soit 3,5 fois plus rapide. Un gain non négligeable.

Très logiquement, les temps d’enregistrement des JPEG sont bien plus courts que les RAW. La qualité des JPEG du X100 alliés aux modes de simulation de films m’ont fait choisir de shooter en JPEG la plupart du temps. Si une image mérite l’enregistrement en RAW pour un retraitement plus efficace, il est toujours possible de le faire via la touche RAW au moment de la prise de vue.

Utiliser une carte rapide améliore également le temps d’allumage de l’appareil, voire la sortie du mode veille. Vous pouvez également activer l’option “démarrage rapide” dans le menu Configuration. Il faut savoir que cette option n’est activée que pendant 20 minutes après l’allumage de l’appareil et qu’elle a l’inconvénient de consommer plus d’énergie. L’autonomie du X100 étant déjà limite, je n’ai pas activé cette option. Le X100 c’est aussi parfois une histoire de compromis…

Côté autofocus il y a également quelques améliorations possibles en adaptant son mode de travail. Dans le menu “Prise de vue”, l’option “Mode AF” permet de choisir entre le mode tout automatique “Multi” (l’appareil choisit lui-même le collimateur autofocus à activer) ou le mode “AF zone” laissant la possibilité de choisir soi-même le collimateur (par défaut celui du centre). Il semblerait que le mode “AF zone” soit plus rapide même si mes mesures n’ont pas montré de différence flagrante. Ce mode est d’ailleurs celui que j’utilise aussi avec mon 5D, préférant choisir moi-même l’endroit où la mise au point va être effectuée.

La distance de mise au point minimale fixée à 80cm est assez déroutante au début. Dès que l’on veut faire un portrait un peu rapproché, on se retrouve dans l’impossibilité de faire le focus. Le manuel conseille d’activer le mode Macro pour toute photo à moins de 80cm du sujet. Ceci peut être fait assez facilement en deux appuis successifs sur la partie gauche de la molette (inutile de valider par la touche OK, la touche la plus agaçante du X100). Il y a un moyen encore plus rapide qui consiste à passer en viseur électronique directement par le levier de bascule OVF/EVF sans activer le mode macro. Pour être complet, cette manipulation n’est pas équivalente au passage en mode macro mais permet de ramener la distance minimale de mise au point à 20-30 cm environ. Pour descendre en dessous, il faudra passer par le mode Macro.

Un autre paramètre influence la rapidité de la mise au point, c’est le mode economie d’énergie du viseur optique. N’activez pas ce mode ECO. Energie OVF du menu Configuration, car s’il permet d’augmenter la durée de la batterie il va avoir l’inconvénient de doubler le temps de mise au point.

Pour en finir avec la mise au point, vous avez certainement comme moi pesté contre la démultiplication phénoménale de la bague de mise au point en mode focus manuel (MF). On peut accélérer l’opération en mode MF en appuyant sur la touche AFL/AEL ce qui aura pour effet de faire une mise au point automatique que vous pourrez ensuite affiner avec la bague de mise au point.

Les performances d’enregistrement et la rapidité de l’autofocus peuvent être la source d’images manquées. On vient de voir comment améliorer les choses. Mais le plus agaçant est de rater une image parce que le choix du bon paramètre nécessite de plonger à l’intérieur des menus mal organisés du X100. On espère que Fujifilm améliore les choses en donnant plus de souplesse de paramétrage des touches Fn, RAW et surtout de l’inutile jog (appelé Touche de commande dans le manuel). En attendant on peut opter pour un paramétrage limitant les aller-retours dans le menu.

J’ai choisi de privilégier le mode ISO-auto qui est bien implémenté et très efficace. Cela a l’avantage de paramétrer la touche Fn pour activer le filtre ND. En effet les vitesses relativement lentes autorisées par le X100 en pleine ouverture (1/1000s à f2.0) nécessitent d’activer souvent le filtre pour éviter la surexposition. Ce choix d’utilisation peut être discuté, je le concède mais en attendant de pouvoir affecter l’activation du filtre ND à une touche et le réglage ISO à une autre, cela permet de déclencher rapidement en cas de besoin du filtre ND.

D’ailleurs concernant cette touche Fn, la version 1.11 a apporté une amélioration intéressante. Il n’est plus nécessaire d’aller dans le menu configuration pour modifier son affectation. Il suffit d’appuyer 2 sec sur la touche Fn pour afficher le choix de la fonction à affecter. C’est un premier pas même si j’aurais préféré que ce ne soit pas l’affectation que l’on modifie mais avoir la possibilité d’activer directement des options (activer le filtre ND, activer le mode ISO-Auto, etc.)

J’ai parlé plus haut de l’agaçante touche “OK” de la molette. Je n’ai pas des doigts particulièrement gros mais il est très difficile de sélectionner une entrée sans provoquer en même temps la rotation de la molette. Je ne vous raconte pas à quel point ce détail a joué avec mes nerfs pour la sélection du mode Macro avant que je ne découvre que l’on pouvait le faire sans appuyer sur OK. Mais il existe un moyen radical de régler le problème de cette touche OK, c’est de ne plus l’utiliser. A chaque fois qu’une validation est nécessaire vous pouvez appuyer sur le déclencheur à mi-course à la place de la touche OK. Certainement l’astuce qui a le plus amélioré mon confort d’utilisation.

Il existe certainement d’autres astuces et d’autres façons d’utiliser le X100 selon les besoins de chacun. N’hésitez pas à compléter cette liste, en attendant les améliorations qui mettront l’ergonomie de cet appareil hors du commun (au sens propre du terme) à la hauteur de la qualité de sa construction et des images qu’il produit.