That is the question...

That is the question...

That is the question…

Parfois, la lecture d'un article peut être une source de motivation incroyable. J'étais en route vers Paris ce dimanche midi pour profiter du soleil printanier. J'avais l'envie de fouler les rues avec mon appareil photo histoire de me convaincre qu'on peut faire de la photo de rue même un dimanche, de Pâques de surcroît.

J'avais également en tête le challenge photo du mois d'avril pour le site Poses Café, un tout nouveau site collaboratif que je vous invite à visiter. Le thème du mois, Seul au Monde, me semble délicat, mais je vais essayer de jouer le jeu et ne pas puiser dans mes archives (ai-je d'ailleurs des photos qui feraient l'affaire ?). Et puis, dans le RER, j'ai lu cet article tombé dans mes flux RSS ce matin : On Shooting Yourself…in Street Photography.

Au-delà de la question posée, il m'a donné une envie irrésistible de rentrer dans le vif du sujet dès mes premiers pas sur le pavé parisien, mais il est quand même intéressant de revenir un instant à la question posée par Christopher Van Velzer dans son article : est-ce que je transparais vraiment au travers des images que je prends ? Il ne s'agit pas de dire si j'ai un style qui m'est propre, mais simplement de savoir si les photos que je prends me correspondent vraiment. C'est plus une question d'authenticité que d'originalité. Tentons d'y répondre.

Si je prends des photos de rue, je crois que c'est tout simplement parce que j'aime les gens que je photographie : en général ceux qui m'attirent le sont parce que je les trouve beaux. Je ne veux pas dire que ce sont des top-modèles, non. Ils sont beaux dans le contexte dans lequel je les rencontre et c'est ce contexte, cette situation que j'essaie de faire transparaître avec la photo que je prends d'eux. Je pense par exemple à ces deux photos pour lesquelles les personnes que j'ai photographiées sont bien plus importantes que la situation. D'ailleurs, si j'en avais eu le courage, j'aurais aimé entrer en contact avec eux, discuter, leur donner une copie de la photo.

La haine
Endormie

La nature empathique que j'essaie d'avoir en photographiant a une incidence directe sur ma façon de photographier : j'ai l'impression qu'une photo de rue doit forcément être faite de façon rapprochée. Je dois être proche de mes modèles au sens propre pour exprimer cette proximité que je ressens. J'aime quand les gens remplissent le cadre et j'ai toujours eu l'impression que mes images les plus réussies étaient celles où j'avais osé approcher les gens. Le fait que c'est aussi une petite victoire sur ma réserve habituelle y est peut-être aussi pour quelque chose, mais je pense que c'est bien la mise en avant des gens qui me donne le plus de satisfaction.

Voilà en quoi j'essaie d'être moi-même quand je photographie dans la rue. Ainsi, en faisant cette analyse, tout en lisant l'article de Christopher Van Velzer, j'ai ressenti le courage et l'envie d'exprimer cela de manière claire. Car je pense qu’il pose la bonne question : c’est en mettant une part de nous-mêmes dans nos photos que l’on peut réellement progresser. L’authenticité, l’intention personnelle du photographe, transparaît toujours dans ses meilleures images. Les photos que j'ai faites dans le premier quart d'heure reflètent cet état d'esprit au moins pour la forme : j'ai photographié de façon plus rapprochée qu'habituellement. Voici ces images, les bonnes comme les ratées (une erreur de débutant m'a fait manque le focus sur certaines).

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Passé la demie-heure de photo, ce coup de fouet et l'envie se sont peu à peu effacés. C'est souvent comme cela. Je peux passer plusieurs heures dans la rue, le tout se joue souvent en un quart d'heure, un peu comme si l'énergie me quittait en une fraction de seconde. Je le sais et je n'insiste pas. Je range l'appareil et profite du reste de la promenade.