Le Fuji X100 sur le terrain
Assez parlé technique. J’ai déjà donné mes premières impressions et aussi quelques astuce pour être plus efficace avec le X100, mais ce qui compte avant tout, c’est ce que l’on en fait. Rien de mieux qu’une escapade d’un week-end pour un test sur le terrain. Place aux images.
Direction Lille puis Bruges et sa région avec le X100 et rien d’autre dans mon sac. Ici pas besoin de sac photo, un sac banalisé suffit : c’est moins tentant pour les vols et plus discret que le sac photo du touriste en vacances. Il faut quand même un sac, le X100 pourrait tenir dans une poche, mais une grande poche quand même. Au passage voici celui que j’ai adopté, un sac Hell’s Kitchen à base de matériaux recyclés (chambre à air, ceinture de sécurité et t-shirt pour l’intérieur).
C’était bien mon objectif en achetant le X100, pouvoir voyager léger et retrouver une qualité d’image la plus proche possible de celle de mon 5D mkII. En général, la compacité et la légèreté obligent à quelques concessions (qualité d’image, utilisabilité, lenteurs, performances en faible lumière) mais avec le X100 cet écart est réduit à son minimum. Le X100 est venu remplacer mon fidèle Canon G10 qui m’a donné beaucoup de satisfactions et m’a rendu de fiers services en particulier pour mon projet 365. Mais les deux appareils n’ont pas la même philosophie. En passant à une focale fixe, c’est véritablement le grand saut vers une nouvelle façon de photographier et une double crainte : la crainte d’être très limité en terme de sujets et la crainte de me lasser de cette focale. Au final ce premier test grandeur nature m’a rassuré sur ces deux aspects. Je n’ai à aucun moment eu le sentiment d’être limité, la focale fixe ayant aussi la vertu de rechercher des angles nouveaux et donc de s’obliger à bouger !
C’est parti pour la petite balade photographique. Toutes les images présentées ici ont été faites en RAW, converties en JPEG dans Lightroom sans aucune modification afin que vous puissiez juger du résultat “sortie de capteur”. Certaines mériteraient un post-traitement, c’est ce que je ferai certainement pour les plus intéressantes. La plupart du temps je travaille en priorité ouverture et en mode ISO auto, mode surtout utile pour les photos en faible éclairage.
La grande ouverture de l’objectif Fujinon permet d’avoir de jolis fonds flous, même lorsque le sujet est “relativement” éloigné, sans pour autant sélectionner systématiqueme le f2.0 :
Lille (f4.0 – 1/170 – ISO200)
Lille (f4.0 – 1/60 – ISO640)
Bruges (f2.8 – 1/1000 – ISO200)
Sur la seconde image la mesure évaluative (que j’utilise pour 90% des images) a fait son possible dans une situation difficile. Une légère surexposition de la façade mériterait un rattrapage sous Lightroom. Mais en général le X100 est très efficace dans ce domaine comme sur les deux images qui suivent. Les larges zones lumineuses n’ont pas trompé la celle de mesure, l’exposition est parfaite :
Lille (f’2.8 – 1/420 – ISO200)
Bruges (f4.0 – 1/60 – ISO500)
Avec le X100, son viseur optique et ses commandes directes, on oublie assez vite que l’on n’a pas un réflex entre les mains. L’autofocus rappelle à l’ordre : c’est bien celui d’un compact. La photo suivante, faite en marchant, n’a été possible qu’en préparant la mise au point :
Lille (f’4.0 – 1/750 – ISO200)
Mais l’autofocus est quand même suffisement réactif sur un sujet un mouvement, disons dans la limite d’un cheval au trot :
Bruges (f2.8 – 1/400 – ISO200)
La mise au point rapprochée, possible en passant en mode macro (jusqu’à 10cm) ou plus rapidement par sélection du viseur électronique (jusqu’à 20-30 cm), est encore moins rapide bienque dans les normes des meilleurs compacts. Là encore le focus a été préparé en attendant le passage de l’enfant sur ce tronc sculpté.
Lille (f4.0 – 1/350 – ISO200)
S’il est un domaine où le X100 excelle, c’est bien en situation de faible éclairage. L’ISO auto est d’une grande aide et le bruit est contenu jusqu’à 3200 à une qualité équivalente à celle de mon G10 en ISO400. Il faudra cependant prendre soin de corriger l’exposition de -1 à -2IL, sous peine d’avoir une image comme en plein jour.
Bruges (f’4.0 – 1/30 – ISO3200 – correction -1.33EV)
Bruges (f’4.0 – 1/25 – ISO3200 – correction -1.33EV)
Bruges (f’2.8 – 1/40 – ISO3200 – correction -1EV)
La limite du correcteur d’exposition à +/- 2IL est d’ailleurs un peu faible pour les photos en extérieur de nuit. Il peut être nécessaire de passer en manuel et choisir soi-même le couple ouverture/vitesse pour obtenir un rendu plus proche de la réalité :
Bruges (f’2.8 – 1/30 – ISO3200 – correction -2EV)
Bruges (f’2.8 – 1/20 – ISO3200 – correction -2EV)
Bruges (f’2.8 – 1/15 – ISO3200 – correction -2EV)
On peut hésiter à utiliser directement le mode JPEG, tant les résultats sont propres. Les simulations de film sont intéressantes même si certaines sont assez éloignées du film qu’elles sont sensées représenter (le Velvia est vraiement très très saturé). Pour les images qui suivent, une simulation Sensia aurait été parfaite en ravivant un peu les couleurs :
Ostende (f’2.8 – 1/420 – ISO200)
Bruges (f’8 – 1/680 – ISO200 – Correction -0.33EV)
Bruges (f’5.6 – 1/2500 – ISO200 – Correction -0.33EV)
Je n’ai a aucun moment regretté de ne pas avoir pris mon 5D. Bien au contraire, certaines images ont possibles grâce à la discretion et au silence de déclenchement du X100 :
Bruges (f’4.0 – 1/25 – ISO3200 – Correction -2EV)
On pourrait croire que le X100 ne fait que des photos réussies, parfaitement exposées et nettes. Pour être honnête j’ai eu quelques images ratées (mais pas plus qu’avec mon G10) principalement pour des défauts de mise au point (mise au point sur le mauvais objet en raison du parallaxe en OVF). En mode macro il est parfois difficile de faire une mise au point exacte, surtout à main levée. J’aurais dû activer la fonction loupe sur la photo qui suit, cela m’aurait permis de voir que rien n’était vraiment net :
Bruges (f’5.6 – 1/40 – ISO1600)
Par contre lorsque l’on maitrise la mise au point, le piqué des images est impressionnant (même s’il est loin d’atteindre celui du 5D + objectif L, évidemment) :
Bruges (f’4.0 – 1/60 – ISO640)
Bruges (f’4.0 – 1/210 – ISO200)
Une dernière image pour illustrer mon choix de paramétrage de la touche AFL/AEL. J’ai préféré dédier cette touche à la mémorisation du point plutôt que de l’exposition, ce qui me paraît plus efficace dans ce type de situation assez courante. J’ai commencé par faire une mise au point sur la distance à laquelle je pensais voir arriver des passants à l’aide du collimateur central. Je mémorise ensuite ce point en appuyant sur la touche AFL/AEL. Je recadre en incluant le ciel, l’appui à mi-course sur le déclencheur permettant de faire la mesure de la lumière sur ce cadrage définitif (indispensable ici, le ciel clair représentant les 2/3 de l’image). Il ne reste plus qu’à attendre les passants. Evidemment une autre méthode est de passer en tout manuel (mise au point et réglages ouverture/vitesse) :
Ostende (f’8 – 1/110 – ISO640)
J’allais oublier le principal, la fin du weekend et une mauvaise surprise avec ces deux images prises à quelques secondes d’intervalle.
Gand (f’5.6 – 1/420 – ISO400)
Gand (f’5.6 – 1/420 – ISO400)
Et oui, mon X100 vient d’être victime du fameux défaut de diaphragme générant des images surexposées. Retour de weekend contrarié et direction le SAV. Dommage car lorsqu’il fonctionne cet appareil m’enchante. A suivre…